Safia bollini, Courbes sensuelles.
Safia nous a gentiment invités à partager un café à son domicile, notre oeil naviguant de toile en toile durant l’entretien, ces dernières jonchant le sol carrelé noir et blanc, des teintes semblables à la plupart des oeuvres de la peintre qui n’en finit pas de faire évoluer sa technique.
Du médical à l’art
Originaire de la Marne, Safia connu pas mal de déménagements au cours de son existence, des changements sans doute liés à l’activité de son époux, ancien footballeur professionnel. Secrétaire médical durant 30 ans, elle a suivi des cours de peintures pendant quelques mois auprès d’Élise Zimmermann et c’est cette dernière qui l’a vivement encouragée à exposer.
L’enchaînement
Depuis, Safia n’en finit pas de peindre et d’exposer : le vieux Clocher à Saint Palais en juillet dernier , le salon Arts Atlantics à la Rochelle, le Casino… Deux jours après notre rencontre, l’artiste emportait ses toiles pour une exposition de trois semaine à Lézignan-Corbières, une bourgade de 12000 âmes située dans l’Aube. Plus proche de nous Safia exposera à la galerie d’art du Relais de la Côte de Beauté, prenant la suite d’une certaine Ana Candeias, alias Pita, que nous avions présenté le mois dernier. Une cinquantaine d’oeuvres devraient embellir les murs, de quoi bien investir cet immense endroit.Un beau calendrier donc, bien chargé, qui ne déplaît pas à Safia, bien au contraire.
Son travail
« Je m’inspire essentiellement de photos souhaitant faire passer une émotion, laissant la part belle à la sensualité, à la femme, aux courbes. J’utilise beaucoup le noir et le blanc pour bien épouser les formes, mettre en avant la lumière et le dessein avant tout », explique-t-elle. Une lumière omniprésente qui ne fait pas défaut dans ses oeuvres les plus colorées. D’ailleurs progressivement, dans les toiles monochromes, Safia associe la couleur rouge, celle de la passion qui réchauffe. Également, le travail autour des perles, symbole de l’innocence, bien plus élégantes selon l’artiste que le diamant.
Vital
La majeure partie du temps, Safia Bollini se lève à 5 heure du matin avec ses toiles, à peine sortie des songes occupés eux-mêmes très souvent pas ses oeuvres : « J’aime travailler le matin, très tôt. Je trouve ça beaucoup plus inspirant et cela me permet de reprendre ce que je juge nécessaire. Je peins comme cela jusqu’au soir. C’est véritablement vital… Je vis à travers mes pinceaux. J’ai toujours étét très manuelle, stimulée par la création. Et je trouve ici mon équilibre. »
Dans le moindre détail
Safia ne s’en cache pas, elle peins pour la première fois il y a dix ans, « De la peinture du dimanche à l’huile et en couleurs », comme elle la qualifie. Depuis, la technique a évolué et elle travaille sans relâche, encore et toujours. Rien n’est laissé au hasard et le fonds de ses toiles n’est pas étranger à la lumière qu’elles développent. Un fonds à damier, plus ou moins visible selon l’angle de vue, une technique déposée par l’artiste.
Le message
Il en est un qui n’a pas été indifférent au travail de la peintre : Jeff Paillat, dont les citations sont publiées dans Le Monde et Le Parisien, est tombé sous le charme de cette sensualité picturale. Depuis, tous deux collaborent et Jeff propose à Safia une prose accompagnant chacun de ses toiles, l’occasion pour les deux artiste de passer de longs instants à débattre au téléphone sur le message à délivrer, la vision de chacun. Un langage écrit en miroir du lange des corps, notamment des mains que Safia prend un immense plaisir à dessiner, un plaisir qui se ressent, charnellement.